Le ventre de Paris

Après Paris est un théâtre je n'ai rien su trouver de plus funcky que Le ventre de Paris pour introduire ce qui va suivre. 
Paris par-ci, Paris par-là, c'est un poil redondant me direz vous. Sorry les Ouistitis mais je suis une Provinciale ( pure souche) et un week-end à rallonge dans la Capitale-des-capitales, ça chamboule les jolis cœurs, ça met sans dessus dessous et ça laisse une empreinte plus indélébile encore qu'un marqueur Bic Onyx noir avec pointe biseaut.

Et dans le hit parade des choses cool et indélébiles qui m'ont ému à Paris, je me fais un devoir de parler de  l'exposition de Robert Doisneau qui a lieu à l'Hotel de ville : " Doisneau, Paris, les Halles". Contextualisons un peu, Robert Doisneau c'est simple vous le connaissez tous au moins pour Le baiser de l'Hotel de Ville. Vous savez c'est cette scène romantique, ce baiser fugitif et intemporelle prit sur le vif dans un Paris en noir et blanc. Ce fameux cliché qui a tout les coups s'exhibe en fond d'écran sur le pc de votre voisin de pallier ( celui de la porte B au fond du couloir, troisième étage).



Soit. Si je me crois obligée de vous parler de cette expo c'est très précisément pour 3 raisons:
Primo, j'ai été littéralement bluffé par le travail de ce Photographe d'après-guerre, de ce fou furieux du cliché. Parce qu'au fil de l'exposition j'ai enfin pu saisir la signification de ce qu'on appelle dans le jargon, la photographie sociale. Non d'un chien, j'ai rencontré un Humaniste, un vrai. Car ce n'est pas 205 tirages originaux qui se trouvent face à vous les amis. Le tirage en face n'est pas une scène marché, c'est l'âme d'un lieu. Et là juste à côté ce n'est pas un simple portrait figé, c'est un coeur qui bat à la chamade.

Deuxio, « Paris, les Halles » c'est l'occasion d'en savoir un peu plus sur l'histoire des Halles, sur l'histoire d'un lieu qu'on connait aujourd'hui pour être le plus grand centre commercial souterrain d'Europe. Doisneau nous dispense donc un cours d'Histoire vivant et haut en couleur.  
D'abord on tombe amoureux de ce grand marché bouillonnant qui transpire la gaieté, la pagaille et le copinage






Ensuite on s'insurge, on se révolte et on se désole d'apprendre la destruction, la fin imminente du ventre de Paris qui s'exile dans le cubique Rungis. Pour finir, on désarme, et on reste pantois devant le spectacle du trou. C'est ainsi que l'histoire a été écrite

Tercio, les belles choses ne durent pas c'est connu! D'ailleurs le compte à rebours à commencer : Doisneau se fait la malle le 28 avril. Adieu les poissonniers, les filles au diable et les glaneuses du ventre de Paris.
Allez-y vous aurait peut être la chance de faire du côte à côte avec un chouette gars, la soixantaine et le regard nostalgique, qui se prêtera au jeu de vous commenter les photos, l'émotion dans la voix. L'émotion dans la voix parce qu'il était bambin du temps des Halles, du temps du " ventre de Paris". L'émotion dans la voix parce que c'est quasiment lui là le sale petit miston qui fait les 400 coups sur la photo. L'émotion dans la voix parce qu'il a du faire tout chaud dans son intérieur quand en une seconde ce Monsieur à binocles s'est fait envahir par une avalanche de souvenirs en noir et blanc au parfum de vin chaud. 

Un peu à l'image de ce vieux Bretodeau lorsqu'il redécouvre sa petite boite à trésors. Tout ça parce qu'une certaine Amélie Poulain, la Madone des mal-aimés, l'a bien voulu. 

Tout ça parce qu'un certain Robert Doisneau, le collectionneur d'instants infinis, l'a bien voulu.


Doisneau/ Paris/ Les Halles
Salon d'acceuil de la mairie de Paris

Tous les jours sauf dimanche et jours fériés
Entrée gratuite


Et pour les provinciaux un peu frustrés : http://www.francetv.fr/doisneau/ 

4 commentaires:

  1. Quel regard ce Doisneau, je regarde ses yeux dans la dernière photo, on a l’impression de lire un livre ouvert, de voir ses photos à travers son regard !
    Je ne sais pas si tu le savais, mais c’est son anniversaire aujourd’hui, j’ai vu ça sur google ce matin. Cette expo doit être vraiment touchante, et le trou béant des Halles est impressionnant.
    Bises et merci d’en avoir parlé (même si on ne la verra pas, c’est beau)

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  2. Rha, un grand merci pour tes messages, très sympa ! J'ai aussi parcouru ton blog et ça m'a fait du bien de revoir des photos de l'Inde, de reconnaître des endroits que j'avais aimés... le retour est difficile...

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  3. Quel article ! Merci Deborah, ce que tu montres, écries et cri et bon à lire. Et ce qui m'amuse c'est que j'ai mis cet extrait d'Amélie Poulain il y a quelques jours sur mon blog, lorsque Dominique Bretodeau attend la cabine l'appelait et qu'il retrouve sa boîte à trésor. Tes photos de paris sont très belles, je suis fan.

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  4. ahahh doisneau ou le retour au sources, c'est beau et pur.
    Merci pour tes commentaires ils me font vraiment plaisir ! :) je suis très contente de savoir que ça te plait d'ailleurs. Je viendrais faire un tour ici plus souvent aussi je vois qu'il y a pleins de choses intéressantes mais là je dois dodo.

    bise

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